Cercle des anciens: un demi siècle de solidarité

Publié le par Le Ternois de service

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15 décembre 1960-15 décembre 2010: le cercle des anciens de Tergnier fête très officiellement aujourd'hui son demi siècle d'existence mais Colette Brocheton, première présidente élue au début du mois d'octobre, se garde bien de ne retenir de l'Histoire que les actes officiels.

« Le cercle des anciens s'est formé aussitôt la guerre pour aider les anciens les plus démunis. Le cas échéant, il s'agissait de leur offrir une soupe ou un sandwich. Par la suite, la situation sociale a sensiblement évolué et de la distribution de soupe au titre des secours de proximité, on est passé à des réunions agrémentées de goûters et de jeux pour rompre l'isolement et la solitude » explique t-elle.

Tout cela a très bien fonctionné le plus in formellement du monde durant des décennies puisqu'il aura fallu attendre octobre 2010 pour que la présidence, jusque là invariablement confiée sur le papier au maire en exercice, fasse l'objet d'une élection en bonne et due forme.

Colette Brocheton passe en revue les noms des présidents successifs: Jules Pouillard, Gabriel Loqueneux, Norbert Cerf, Guy Ronsin, Jacques Desallangre et dernier en date pour un court moment au regard de ses prédécesseurs, Christian Crohem.

Bien moins que le cercle, c'est sa déclaration en préfecture par M. Loqueneux qui, en fait, est l'objet du repas d'anniversaire servi ce jour dans les locaux du Centre de vie – le premier repas partagé en l'espace de cinquante ans par les habitués!

C'est que le cercle n'est pas un habitué des fastes! Colette Brocheton se souvient volontiers de l'époque où les deux réunions hebdomadaires dans les locaux du MRL ( actuel centre socioculturel) et les goûters étaient en partie alimentés par les collectes que les bénévoles effectuaient auprès des Ternois et des commerçants en particulier.

« Ce cercle, c'est l'image même de Tergnier! » s'exclame Jacques Desallangre qui en tant que maire en assuma sans sourciller la présidence de fait durant 26 ans soit plus de la moitié du chemin.

« L'image » à laquelle il se réfère est celle «  d'une ville généreuse ».

« Au lendemain de la guerre, le sort des personnes âgées était très difficile car les dispositifs actuels n'existaient pas encore; comme toujours, les Ternois, solidaires dans l'âme, se sont mobilisés » commente t-il. «  Forte des leçons du Conseil National de la Résistance, la collectivité s'est un peu plus engagée et nous ne sommes plus aujourd'hui dans une logique de charité mais dans une logique de solidarité .»

Entendez par là que les personnes âgées furent progressivement mais pleinement intégrées aux politiques publiques.

Jacques Desallangre se souvient bien de ce virage: c'est sous sa «  présidence » qu'il fut décidé de ne plus seulement aider les aînés à rompre leur isolement mais aussi de les valoriser; c'était en 1984, année de la première exposition vente de leurs travaux manuels.

C'est également durant le deuxième de ses quatre mandats municipaux successifs que fut engagé la construction du Centre de vie; un équipement novateur dans le contexte de l'époque puisqu'il s'agissait ni plus ni moins d'inciter les personnes âgées du Grand Tergnier à s'engager dans la gestion d'un équipement collectif selon une formule comparable à celle des maisons de jeunes et de la culture. Autant dire un défi.

« A l'époque, quelques collègues du conseil me reprochaient de voir tout en grand mais quinze ans plus tard, les faits sont là: le centre de vie déborde d'activités au point de se révéler trop étroit! » s'amuse t-il.

Avec quels résultats? « Nous avons de la chance d'habiter une ville où l'on se connaît, où l'on se côtoie et où l'on s'entraide car je connais d'autres villes où les habitants se replient chez eux et j'espère que cela ne nous arrivera jamais. »

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1984, l'année de la première exposition vente de travaux manuels. Les deux réunions hebdomadaires ont pour cadre les locaux de l'ancienne antenne du ministère de la reconstruction et du logement devenus centre socioculturel.

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